CEREMONIAL DU THÉ AU MAROC
Les Marocains, qui consommaient déjà depuis longtemps des infusions de plantes aromatiques telles que la menthe « nanah » ou l’absinthe, prirent en effet plaisir à agrémenter leur infusion de quelques feuilles de thé. Les premiers thés qui arrivèrent au Maroc étant particulièrement amer en raison de leur long voyage, les Marocains prirent en outre l’habitude d’adoucir leur infusion en y ajoutant de la menthe et du sucre.
Boisson digestive et stimulante, le thé à la menthe séduit, il est alors consommé quotidiennement par les Marocains. Aujourd’hui, c’est bien au-delà de nos frontières qu’il rencontre un vif succès. Le thé à la menthe incarne, à l’échelle nationale comme internationale, la boisson marocaine par excellence.
Au Maroc, à l’instar de l’Asie, le thé n’est pas un simple breuvage et s’entoure de tout un cérémonial empreint de spiritualité. Considérée comme « un don d’Allah », la recette du célèbre thé à la menthe appartient désormais au patrimoine culturel du Maroc.
L’officiant prépare la théière en commençant par l’ébouillanter, avant d’y jeter une poignée de grains de thé vert (Gunpowder) qu’il a pris soin de rincer avec un peu d’eau bouillante afin de lui enlever son amertume. Après avoir versé l’eau de rinçage dans un verre réservé à cet effet, l’officiant ajoute quelques feuilles de menthe fraîche, préalablement rincées à l’eau froide, et couvre le tout d’un gros morceau de sucre détaché du pain de sucre à l’aide d’un petit marteau. Il laisse alors le tout infuser quelques minutes tout en veillant à ce que la menthe ne surnage pas.
Vient alors pour le préposé au thé, le moment de goûter son breuvage et de rajouter du sucre ou quelques feuilles de
menthe s’il le faut. Pour remuer le sucre, il remplit un verre qu’il reverse ensuite dans la théière et renouvelle l’opération autant de fois que cela est nécessaire. Lorsque le thé est prêt, il est servi dans des verres à thé souvent dorés ou aux couleurs chatoyantes et ornés de motifs orientaux.
L’officiant surélève alors la théière pour verser la délicate boisson de très haut car cela permet d’aérer le thé, d’atténuer la température et d’exalter le parfum de la menthe. L’écume qui se forme au-dessus du thé et qu’on appelle « razza » (ou turban) est le gage d’un thé réussi. D’ailleurs, il est considéré que seul le thé mousseux honore véritablement l’invité.
Lorsque le premier thé est bu, l’officiant s’attèle de nouveau à la tâche. Il prépare un deuxième puis un troisième service, c’est la règle des trois théières. Les thés successifs ont chacun leurs caractéristiques et les Touaregs ont d’ailleurs coutume de dire que « Le premier est amer comme la vie, le deuxième est doux comme l’amour et le troisième est apaisant comme la mort ».
Plus qu’un verre d’hospitalité offert, le thé et son rituel sont pour les Marocains l’incarnation du savoir-vivre. Le thé est une boisson qui honore celui qui la reçoit et ce dernier doit lui faire honneur en retour.
Un célèbre argentier Richard Wright qui, au XIXème siècle garnissait les salons des familles marocaines nanties et fortunées de tout le nécessaire à thé en argenterie inspirée de la plus pure tradition anglaise associée au savoir-faire unique des artisans marocains.
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